Le mouvement des Gilets jaunes
Aujourd’hui vendredi 7 décembre 2018 nous sommes au plein cœur des manifestations de colère des Gilets jaunes et nous nous acheminons demain vers « l’acte IV », la prochaine manifestation à Paris qualifiée par les autorités d’à « hauts risques ».
Ce mouvement a débuté par une pétition en ligne « anodine » d’une certaine Priscilla Ludosky, le 29 mai 2018, contre la hausse des taxes sur le carburant et en particulier le gazole. Sa pétition connait un rapide succès et est vite relayée sur les réseaux sociaux.
Le 10 octobre 2018, deux chauffeurs routiers de Seine-et-Marne, Éric Drouet et Bruno Lefevre, lancent sur Facebook un appel au « blocage national contre la hausse du carburant » le 17 novembre 2018. À partir de la fin octobre, plusieurs vidéos deviennent virales sur les réseaux sociaux, dont celle d’une Bretonne, Jacline Mouraud, qui demande au gouvernement « mais que faites vous de notre pognon ! » et comptabilise plus de six millions de vues en novembre.
La manifestation du samedi 17 novembre 2018 commence dès 7 h 30 à Paris (voir thème ci-dessous) par un rassemblement organisé à la Porte Maillot suivi du blocage du périphérique. En début d'après-midi, des centaines de manifestants défilent sur l'avenue des Champs-Élysées puis se dirigent vers le palais de l'Élysée avant de se retrouver bloqués sur la place de la Concorde.
Le bilan de cette journée de blocage national est, selon le ministère de l'Intérieur, de 287 710 manifestants à 17 h dans toute la France, 2 034 sites occupés, un mort, 409 personnes blessées, 117 interpellations ayant donné lieu à 73 gardes à vue. Des élus de gauche comme de droite estiment ces chiffres largement sous estimés.
La mobilisation se renforce les jours suivants dans toute la France où on assiste à des barrages filtrants aux ronds points, des opérations de péage gratuit, des blocages de supermarchés, de stations service et de dépôts de carburant. La Réunion n’est pas en reste et la situation y devient tellement préoccupante qu’un couvre-feu est instauré du 20 au 24 novembre, dans quatorze villes de l'île, et l'armée est mobilisée à la suite des débordements.
A chacune des manifestations parisiennes, samedi 24/11 puis samedi 01/12, le nombre de gilets jaunes et la colère monte d’un cran, le nombre de blessés et d’arrestations aussi. Les images relayées par les médias montrent un climat insurrectionnel car le mouvement est noyauté par des casseurs et des extrémistes de droite comme de gauche. Le 01 décembre l’Arc de Triomphe est vandalisé et la statue de la liberté guidant le peuple éborgnée (l'hebdomadaire allemand Die Zeit titre « Marianne borgne »).
Nous sommes aujourd’hui loin de la revendication initiale de baisse des taxes sur le carburant qui s’est révélée n’être qu’un déclencheur. Les slogans les plus entendus, aussi bien sur les lieux de blocages régionaux que dans les manifestations dans la capitale, sont d’un tout autre ordre : « Macron démission », « dissolution de l’assemblée nationale » suivis de tout un cortège de revendications (le 29 novembre 2018, une délégation de huit gilets jaunes, désignés à titre provisoire communique 42 revendications dont l’augmentation du SMIC à 1 300 euros net, le retour à la retraite à 60 ans, le retour de l’ISF, l'adoption du scrutin proportionnel pour les élections législatives, la démocratie directe, etc…).
Malgré l’annonce du premier ministre, le 4 décembre, d’un moratoire de six mois sur la hausse annoncée des taxes sur les carburants et la hausse du prix du gaz et de l’électricité la colère des gilets jaunes ne faiblit pas. Le lendemain, la présidence de la République recule et annonce que la hausse des taxes ne figurera pas dans le projet de loi de finances pour 2019.
A la veille de la manifestation du 8 décembre, l’inquiétude monte, certains gilets jaunes et politiques appelant au calme et à la raison, d’autres au contraire se radicalisant et appelant à aller jusqu’au bout, c’est-à-dire à l’Elysée.
Le sentiment est que rien n’apaisera la colère des gilets jaunes car elle révèle un malaise profond, déjà ancien, d’une grande partie de la population face à l’injustice, au mépris ressenti de la part des dirigeants, en particulier du président Macron, au sentiment de déclassement, aux fins de mois qui commencent pour beaucoup au 15 du mois, au sentiment de n’être jamais écoutés et considérés.
Après ce préambule pour rappeler les faits de façon neutre car il ne s’agit pas ici d’une tribune politique pour ou contre ce mouvement, voyons ce que révèlent les thèmes comparés du début du mouvement des gilets jaunes (pris pour la date du 17 novembre 2018, Paris à 7h30), du thème de la Vème République* (dressé à la date et l’heure du résultat du référendum du 28 septembre 1958) et du thème natal d’Emmanuel Macron.
Le thème des Gilets jaunes (je le nommerai comme cela pour plus de fluidité) nous montre un AS Scorpion dont le maitre, Mars, en Poisson est en carré à Jupiter Sagittaire et au Soleil Scorpion exprimant clairement une exaspération devant l’injustice et la colère du peuple (Mars conjoint à la Lune en IV) contre le pouvoir incarné par Emmanuel Macron (« Jupiter », le signe du Sagittaire et le Soleil - le monarque) et contre la baisse du pouvoir d’achat (Jupiter maitre de la maison II liée aux finances, aux salaires).
Notons que la maison II est habitée par l’austère Saturne et le destructurant Pluton en Capricorne, climat planétaire guère propice à un sentiment de sécurité financière.
Le carré de Mars au Soleil a débuté autour du 17 novembre et se terminera aux environs du 22 décembre (Mars entrera alors dans le signe du Capricorne) si l'on accepte une orbe un peu large de 7°, on peut s'attendre alors à un apaisement de la colère (la trêve de Noël ?). Notons que le samedi 1 décembre, jour de paroxysme des violences dans Paris et les régions (préfecture du Puy-en-Velay incendiée entre autres), le carré Mars-Soleil était partile (Soleil à 9° Sagittaire - Mars 9° Poissons).
Quant au carré de Mars à Jupiter il devient actif au tout début novembre, est partile le 19 novembre (2° Sagittaire-Poissons), il est donc très emblématique du mouvement des Gilets jaunes né dans la rue le 17, et se désamorce autour du 6-7 décembre, faisant descendre d'un cran la pression.
La Lune est conjointe à Mars comme nous l’avons vu mais aussi plus étroitement à Neptune en Poissons et en maison IV : elle symbolise les aspirations du peuple au bonheur et à un monde meilleur, plus redistributif et collectif, qui pour beaucoup se vit concrètement dans le sentiment de partage et de communion sur les ronds points où ils se réunissent et discutent.
Le gilet jaune est d'ailleurs une sorte d'uniforme qui au delà de les rendre visibles les fait tous semblables, ce qui coïncide avec la symbolique d'indifférenciation Lune-Neptune.
Cette conjonction souligne aussi le côté non structuré de ce mouvement, sa perméabilité émotionnelle et psychique, sa sensibilité à la misère et à l’abandon, ses attentes déçues qui nourrissent son immense frustration et sa colère.
La conjonction Lune-Neptune est en outre en quadrature à Mercure rétrograde en exil en Sagittaire ce qui illustre la perte de confiance dans les élites "pensantes", la primauté des émotions sur la rationnalité, une difficulté pour ce mouvement à synthétiser ses idées se traduisant par une inflation de revendications que de nombreux maires souhaitent recueillir dans des "cahiers de doléances" (doléance vient du verbe latin "dolere" : souffrir, en parfaite adéquation avec la symbolique de cette conjonction Lune Neptune en Poissons) .
Le risque de se faire manipuler (de nombreux vidéos-montages, fake news et rumeurs circulent sur le net), noyauter ou récupérer par toutes sortes de courants les plus extrêmes est présent avec ce genre d’aspect.
Il est remarquable de noter que la rétrogradation de Mercure a débuté le 17 novembre et qu’elle prend fin aujourd’hui (le 7/12) laissant présager, malgré la pression maintenue par la perspective de violences demain dans Paris, une reprise possible du dialogue entre les gilets jaunes et le gouvernement et un début de désamorçage du conflit (un premier signe en est l’annonce ce matin de la levée de l’appel à la grève des routiers prévue initialement ce dimanche après l’engagement du patronat et du gouvernement sur un maintien de la rémunération de leurs heures supplémentaires).
De nombreux appels au calme émanant de personnalités médiatiques sont relayés aujourd’hui par les médias, quant à Benjamin Cauchy, une des figures des gilets jaunes "libres", il lance « Nous appelons à ne pas venir manifester à Paris. La France des oubliés s’exprimera en région ».
Dans le thème des Gilets jaunes l’opposition de Vénus en Balance à Uranus rétrograde en Bélier au double carré de l’axe des Nœuds Lunaires saute aux yeux : le climat est clairement révolutionnaire surtout si l’on tient compte du fait que le Soleil du thème de la Vème République est dans le signe de la Balance donc maitrisé par Vénus.
Vénus, puissante car en domicile, représente les femmes (notamment Priscilla Ludosky et Jacline Mouraud) à l’origine (sans que ce soit volontaire au départ) de ce mouvement mais aussi les femmes en général qui sont très présentes dans ce mouvement car souvent aux prises avec des difficultés financières en tant que chefs de familles monoparentales.
Cette opposition Vénus-Uranus est déterminante dans la mesure où elle se trouve placée sur l’axe des Nœuds lunaires du thème de la Vème République, ce qui place l’axe des Nœuds Lunaires du mouvement des Gilets jaunes au carré de l’axe des Nœuds lunaires de la France (Vème République) : la crise est manifeste et se manifeste !
La comparaison du thème des Gilets jaunes avec celui de la France (Vème Rép.) revient à analyser les transits actuels des planètes, en particulier de Saturne (maitre de la X de la Vème Rép, donc de son devenir) et des transaturniennes sur ce dernier (les effets significatifs sur la durée).
Pluton, planète des crises de destruction et de restructuration, actuellement à 19° du Capricorne en maison VIII de la Vème Rép, nous parle bien d’une remise en cause profonde des institutions. Il forme depuis plusieurs années un carré à la Lune Bélier de la France (exact en 2015) et à la Lune noire corrigée taraudant les esprits, attisant les insatisfactions et les peurs, notamment celle de l’avenir.
Pluton sera en carré partile à l’axe des Nœuds de la Vème Rép. dès février 2019, ce qui laisse présager un remaniement majeur voire la fin de ce gouvernement (cependant par le jeu des rétrogradations cet aspect dure jusqu’à début 2021).
Pour E. Macron, Pluton, qui maitrise à la fois la maison IX (sa politique internationale) et sa maison X (son mandat présidentiel), transite au carré de son Pluton radical en VIII lui-même opposé à la Lune de la Vème Rép. (le peuple) : il traverse bien une crise intense de remise en question de son pouvoir par le peuple de la France dite « périphérique » représenté par ces gilets jaunes en colère (Lune Bélier). Les médias du monde entier relayant les images des violences à Paris ternissent par ailleurs sérieusement sa carrure internationale.
Saturne se trouve dans le thème des Gilets jaunes à 6° du Capricorne, soit en carré avec le Soleil de la Vème république tandis qu’il entre dans la maison XII d’E. Macron (épreuves et ennemis cachés) : c’est la tête du Roi qui est réclamée et les slogans réitérés de « Macron démission » en attestent clairement. Saturne ne sortira de la maison XII d’E. Macron qu’en décembre 2020, deux années se profilent donc pour lui de mise à l’épreuve, de sentiment d’enfermement et de solitude.
Cependant dans son thème natal Saturne, maitre de son AS Capricorne, est bien soutenu par un trigone au Soleil et Mercure et par un sextile à Jupiter nous montrant un homme qui a des ressources et des capacités de maitrise de lui-même, d'intelligence, de patience et de recul.
Saturne arrivera par ailleurs au carré exact de la Lune Bélier de la Vème République en février 2019 et y restera toute l’année pour atteindre Pluton début 2020 rejoint en mars par Jupiter (le trio restera groupé jusqu'à novembre 2020) : une période très dure semble s’ouvrir devant nous tous français, nous pouvons craindre des pénuries drastiques dans tous les domaines de la vie courante et même des morts (Saturne gouverne la maison VIII de la Vème Rép. et y transite en compagnie de Pluton). La Lune maitrisant la maison II et Saturne la VIII il est à craindre une crise financière majeure.
Un bémol cependant car Saturne formera en même temps un sextile à Neptune Poissons en transit en maison X de la Vème Rép tandis que Jupiter arrivera à la conjonction de Saturne Sagittaire radical en VI (ce double aspect s’étalant sur toute l’année 2019) : les réformes en faveur du social seront à n’en pas douter de grande ampleur. A noter que dans le thème de la Vème Rép Jupiter-Neptune sont en conjonction en Scorpion et qu’ils seront donc en quadrature en 2019 mettant bien en exergue une crise des valeurs de justice sociale et de confiance dans les gouvernants.
Un risque de contagion du chaos n’est pas exclu (les gilets jaunes essaiment déjà en Belgique, en Allemagne et en Serbie) car la conjonction Saturne-Pluton en Capricorne est la signature d’une désagrégation des structures étatiques avant qu’un nouvel ordre ne soit rétabli et cela a une portée si ce n'est mondiale du moins européenne (dans le thème d’E. Macron, Pluton et Saturne sont en semi-carré, aspect destructeur et implacable où sont impliqués sa personnalité (Saturne maitre de son AS et de XII), son rôle de président et à sa stature internationale (Pluton maitre de X et IX en VIII conjoint Noeud Nord).
Que peut-on attendre d’Uranus, le révolutionnaire et l’éveilleur de conscience ?
Il entrera définitivement, après sa période de rétrogradation dans le belliqueux Bélier, dans le signe vénusien plus pacifique du Taureau, début mars 2019. Il restera néanmoins dans l’orbe du carré à l’axe des Nœuds lunaires du thème des Gilets jaunes jusqu’à mars-avril 2020 ainsi qu’à l’opposition de la conjonction Jupiter-Neptune du thème de la Vème République révélant certainement des soubresauts plus ou moins violents de ce mouvement commencé sur les réseaux sociaux (en mode uranien) et dans la rue le 17 novembre dernier.
Dans le thème d’E. Macron, Uranus, qui représente un aspect de sa personnalité puisque le signe du Verseau est intercepté en maison I, est en Scorpion en maison IX et intégré à un carré en T incluant Mars en Lion en VII (les ennemis déclarés, les relations) et la Lune (les femmes, le peuple) en Taureau en III : cet aspect rend compte de son autoritarisme dans les relations, sa communication anti conventionnelle, directe, souvent provocatrice, cassante et perçue comme méprisante. Ce T-carré violent témoigne également de la révolte du peuple des oubliés (Lune maitresse de la maison VI : les "petites gens") face à une forme d'autisme et d'autocratisme du président (Uranus).
En ces semaines de contestation Uranus rétrograde en fin du Bélier fait un carré exact à son axe Ascendant-Descendant sur lequel se superpose l’axe des Nœuds du thème des Gilets jaunes rendant sa communication encore plus heurtée voire inaudible par ces derniers.
Néanmoins la position de cet Uranus ne lui est pas défavorable, au contraire, car il forme un trigone à son Soleil - Mercure natal, un autre trigone à son Saturne natal et un sextile à Jupiter et bientôt (en mars-avril 2019) une conjonction à son Chiron. On peut penser que sa personnalité uranienne à tendance autoritaire et peu flexible (Uranus natal carré Mars, opposé Lune en signes fixes) a l’opportunité, en ces temps difficiles pour lui, de se remettre en question pour trouver des solutions originales et créatives, ne dit-il pas lui-même qu’il se dépasse dans la tempête ? D'autre part avec un Jupiter natal maitre de XI et régent de Soleil-Mercure-Vénus en XI, il pourrait bénéficier d'appuis inattendus et précieux.
Dans le thème des Gilets jaunes, outre son opposition à Vénus et son carré à l’axe des Nœuds dont nous avons parlé, Uranus forme un sextile à Mars, un trigone à Saturne et un quinconce à Jupiter permettant d’envisager la mobilisation collective d’énergies positives, constructives et inventives.
Rien n’est écrit dans le marbre, notre pays marche sur un fil et écrit son histoire sous nos yeux, car c'est au début d'une révolution (ou d'un accouchement ?) que nous assistons et nous sommes aujourd'hui loin d'en mesurer toutes les implications.
Espérons et travaillons chacun à sa mesure pour que ce mouvement sache dépasser sa colère pour avancer et participer à la création d'une société plus juste, plus libre, plus saine, plus épanouissante pour chacun.
Pour finir j'aimerais citer le chercheur en agroécologie Pablo Servigne : "Nous ne voulons pas croire à ce qui se passe sous nos yeux : l'effondrement de notre civilisation. Or, plutôt que de sombrer dans le désespoir, il nous faut accepter l'idée d'une catastrophe certaine. C'est le préalable pour que l'humanité trouve la force d'inventer un nouvel horizon".
* Il existe plusieurs thème de la Vème République française : celle du référendum pour la constitution le 28 septembre 1958 à 18h ou à 22h (déclaration des résultats du référendum, que j'ai choisie), celle de la nouvelle Constitution publiée au journal officiel le 4 octobre 1958 12h00, celle de l'apposition des sceaux le 6 octobre 1958, à 18 h 21 à Paris.
Le 07/12/2018
En fonction de l’actualité des jours et semaines suivantes je pensais compléter cet article mais pour ne pas alourdir cette analyse j'ai choisi d'écrire un nouvel article s'intitulant " Les Gilets jaunes - suite : Etude des directions symboliques".
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Date de dernière mise à jour : 28/12/2018