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Grigori Raspoutine

Envoyé de Dieu ou du Diable ?

 

J'ai regardé il y a peu sur Arte le documentaire passionnant sur Raspoutine ce qui a déclenché chez moi l'envie d'en savoir plus, à travers le prisme astrologique, sur ce personnage si controversé et si fascinant.

 

J'ai recherché ses coordonnées de naissance via Astrothème qui donne la date du 22 janvier 1869 à 2h00, puis visité wikipédia qui fait mention de plusieurs possibilités (1863-64-65 et enfin 1869 comme année la plus probable). Quant au jour, inconnu également, on s'accorde pour le 10 janvier, jour que l’Église orthodoxe dédie à Grégoire de Nicée.

 

Poursuivant mes recherches je suis tombée sur le site de Philippe Regnicoli, que j'apprécie beaucoup, et sur l'article co-écrit (?) avec Anne Bresciani "Raspoutine entre pouvoir et immortalité". Ils ont eu le mérite d'effectuer une recherche sérieuse sur sa date et son heure de naissance et arrivent à la conviction que Grigori Raspoutine est né le 10 janvier 1869 du calendrier Julien, soit le 22 janvier 1869 du calendrier Grégorien actuel.

Ils arrêtent leur choix sur l'heure corrigée de 10h00, après étude des transits planétaires pour les évènements marquants de sa vie.

 

Je fais confiance à leur analyse et je garderai donc leur proposition (bien que son regard perçant, tout autant inquiétant qu'envoûtant puisse faire penser aussi à un Ascendant Scorpion ou à Pluton conjoint à l'AS, qui serait donc Taureau).

G. Raspoutine serait donc né le 22 janvier 1869 à 10h00 dans le village de Pokrovskoye en Sibérie et mort assassiné par des membres de l'aristocratie à Pétrograd dans la nuit du 29 au 30 décembre 1916.

 

Je n'ai pas poursuivi la lecture de l'article de Regnicoli / Bresciani pour ne pas être influencée par leur interprétation, je le lirai à l'issue de la mienne.

Commençons donc.

 

Raspoutine

 

Le parcours en lui même de Raspoutine est extra-ordinaire. De modeste moujik sibérien il va parvenir à se rendre indispensable à la famille impériale : à la fois confident de la tsarine Alexandra Feodorovna, guérisseur auprès du jeune tsarévitch Alexis, moine-prieur en soutien spirituel au Tsar Nicolas II et éminence grise du pouvoir.

 

En fin psychologue (Lune conjointe Pluton) et intuitif visionnaire (Neptune à l'Ascendant) il a pénétré dans l'intimité de la cellule familiale impériale à travers les failles qu'elle présentait : fragilité psychologique de la tsarine, inappétence pour le pouvoir du Tsar et inaptitude à assumer sa fonction, maladie héréditaire - l'hémophilie - du petit tsarévitch, goût du surnaturel et du mysticisme de la tsarine et en vogue à la cour à cette époque.

 

Très jeune Raspoutine a le don de calmer les chevaux récalcitrants (Lune-Pluton en Taureau, maison XII (les grands animaux) imposante contenant entre autres Chiron, le guérisseur, et Jupiter, le bienfaiteur, conjoint à Neptune, l'empathique).

A l'âge de 8 ans, atteint d'une pneumonie après avoir essayé de sauver son frère de la noyade, il délire et a une vision de la Vierge Marie. Il sera dorénavant en proie régulièrement à ce genre de visions mystiques intempestives (Neptune en carré partile à Uranus) et se mettra à lire la Bible et à faire des retraites dans les monastères voisins (toujours Jupiter conjoint à Neptune lui même conjoint à l'AS, Neptune en sextile à Mercure et en trigone à Saturne traduisant un besoin de compréhension, d'approfondissement et de structuration du sens de ses visions). 

 

A l'âge de 26 ans environ, sur les conseils de son père spirituel, un moine ascète, il prend son bâton de pélerin et part pour un voyage à pied de plus de 3000 km jusqu'au mont Athos en Grèce (Saturne en Sagittaire au trigone de Jupiter-Neptune, Jupiter maitre de maison IX). Raspoutine photo

Il ne reviendra auprès de sa femme (il s'est marié à 19 ans) et son jeune fils que deux ans plus tard. Il continue ensuite sa vie de moine errant, soignant, priant et mendiant son pain, mais aussi buvant, se bagarrant, hypnotisant et séduisant à tout va...une de ses doctrines n'est-elle pas « Pour se rapprocher de Dieu, il faut beaucoup pécher » (Lune, maitresse de la maison V, les plaisirs, conjointe à Pluton en Taureau, signe jouisseur, au carré exact de l'axe des Noeuds lunaires, Vénus en carré à Jupiter, les excès sensuels).

 

En 1905, à l'invitation de la grande-duchesse Militza, qui l'avait rencontré à Kiev, Raspoutine se rend à Saint-Pétersbourg. Les évêques Théophane et Sergui le prennent sous leur protection et, impressionnés par sa ferveur religieuse, le considèrent comme un starets (patriarche d'un monastère orthodoxe russe), voire comme un « envoyé de Dieu ».

Il est présenté à la tsarine très soucieuse pour la santé de son fils Alexis après une mauvaise chute. Raspoutine arrête les saignements et améliore rapidement l'état du tsarévitch par l'imposition des mains, l'administration de remèdes traditionnels et la prière.

La tsarine le voit désormais comme un messager de Dieu, un saint, un prophète (lors de la canonisation du starets Séraphin de Sarov, un an avant la naissance d'Alexis, il était tombé en transe et avait prédit la naissance d'un héritier mâle au trône impérial). On voit ici à l'oeuvre la puissance de sa conjonction Neptune-Jupiter à l'AS en carré à Uranus, au sextile du Noeud Sud-Mercure Verseau et au trigone de Saturne en Sagittaire.

Raspoutiner et la tsarine

Quant à cette Vénus Capricorne trônant au MC elle figure la protection de l'austère tsarine Alexandra pour qui Raspoutine sera un confident, un conseiller et un ami.

Tout ceci ne l'empêche pas de se faire une réputation de dépravé, multipliant les liaisons avec les dames de la Cour, les beuveries, les orgies.

Comment ne pas y voir l'action de Mars, maitre de l'AS Bélier, gouvernant Jupiter maitre de la maison VIII (la sexualité), opposé à la Lune noire en Poisson et donc conjoint à Priape (pour rappel le priapisme est une érection violente du pénis anormalement prolongée, or Raspoutine pouvait avoir jusqu'à 10 relations sexuelles par jour).

En outre Mars au trigone de Vénus, maitresse de la maison VII des relations, facilite les rencontres à visée sexuelle, les dames de la noblesse ne se faisaient apparemment pas prier pour aller dans son lit, tandis que Neptune conjoint à Jupiter en Bélier auréolait sa virilité de mystère et élargissait son territoire de chasse.

Cela ne pouvait que lui attirer des jalousies et des haines tenaces. Beaucoup à la Cour et dans le peuple le redoutent et le voient comme le mauvais ange de la famille impériale. D'autant plus que Raspoutine a de plus en plus d'ascendant sur le Tsar qu'il tutoie et nomme familièrement "petit père". Il intervient dans la carrière des généraux, dans la nomination des ministres et lorsque Nicolas II prend les fonctions de commandant suprême des armées et s'installe sur le front en 1915, il laisse la régence à son épouse et à Raspoutine. Désormais outre le clergé orthodoxe révolté de son inconduite, il a pour ennemis jurés les politiques et les militaires. Raspoutine a la cour

En 1916, à la Douma, la tsarine, qui est d'origine allemande, et Raspoutine sont ouvertement accusés de faire le jeu de l'ennemi.

Le prince Félix Ioussoupov, pourtant au départ son ami, pense clairement que Raspoutine est un être démoniaque et qu'il est à l'origine de tous les malheurs de la Russie. Il faut donc l'éliminer.

Une conjuration se monte, regroupant des aristocrates, des militaires, un député et même un médecin, car il s'agissait au départ de l'empoisonner afin que sa mort demeure mystérieuse : Jupiter maitre de la maison VIII (la mort) conjoint à Neptune (le mystère, les poisons) ; cette conjonction en maison XII révèle que les ennemis conspirant dans le secret sont des puissants. En outre Saturne, maitre des maisons XI et XII, en maison VIII, nous met sur la piste d'amis conspirant pour le tuer.

La soupe empoisonnée que le prince lui fait servir le 29 décembre 1916 au soir ne lui faisant pas l'effet escompté, les conjurés lui tirent trois balles à bout portant, dont une dans le front puis le jettent encore vivant dans la Neva. On retrouvera son corps gelé, de l'eau dans les poumons, trois jours plus tard. Ainsi si Jupiter, gouverneur des conditions de la mort, en Bélier au carré d'Uranus et au quinconce de Mars, fait penser à la balle tirée dans le front de Raspoutine et à son visage tuméfié, c'est finalement le dieu des ondes, Neptune, qui eut le dernier mot : par sa conjonction à Jupiter et à l'Ascendant, la cause dernière du décès de Raspoutine fut la noyade.

 

Quelques temps avant son assassinat Raspoutine aurait adressé ces paroles prophétiques au Tsar : "Je pressens que je serai mort avant le 1er janvier...Si un membre de ta famille porte une responsabilité dans ma mort, tes proches et tes enfants ont moins de deux ans à vivre, le peuple russe les tuera".

Parmi les conjurés se trouvait le grand-duc Dimitri Pavlovitch, cousin du Tsar et amant du prince Ioussoupov...

 

Après la mort de Raspoutine, le Tsar Nicolas II se maintint seulement deux mois au pouvoir, il signa son abdication le 2 mars 1917. Et on connait la suite tragique : le 16 juillet 1918 toute la famille impériale fut assassinée dans les caves de la villa Ipatiev, à Iekaterinbourg.

 

Raspoutine est devenu un mythe (Neptune dominant) mais le personnage semble avoir été largement diabolisé par tous ceux qui, inquiets de son influence sur la Cour ou hostiles au régime monarchique, avaient intérêt à faire circuler de fausses rumeurs sur son compte.

Plus tard la littérature et le cinéma se sont emparés de sa légende, malheureusement pour sa mémoire, le plus souvent pour n'exploiter que le côté débauché et manipulateur du personnage...Dommage car la mémoire de Raspoutine mérite certainement beaucoup plus et mieux que ces portraits à charge.

 

Dans deux jours cela fera exactement 100 ans que Raspoutine est mort.

Quels sont les transits planétaires du soir de son assassinat (le 29 décembre 1916) ?

 

Jupiter, maitre de la maison VIII (la mort) est de passage en Bélier (violence potentielle), en maison I natale (la personnalité, le corps), à l'apex d'un carré en T impliquant d'un côté Mars et Mercure en transit en Capricorne, en maison XI, conjoints au Noeud Nord, Saturne étant maitre de cette maison XI et en VIII : les amis sont clairement impliqués dans la mort violente de Raspoutine.

De l'autre côté Jupiter fait un carré à Saturne en transit sur la Part de Fortune natale : la "Fortuna" (la part de chance et de malchance) se meut alors en "Fatum" (la fatalité, le destin) et Saturne en fossoyeur. Ce Saturne transite à l'opposition du Soleil natal Verseau l'obscurcissant à jamais et de Mars et Mercure du jour attestant la brutalité du décès.

 

Mort raspoutine 1

 

Neptune est de la partie : par sa conjonction à Saturne et à la Lune Noire et son opposition  au Soleil natal, il signe la traitrise des anciens amis.

Le Soleil du jour est conjoint à Vénus natale au MC tandis que s'opposent à eux le puissant maitre des enfers, Pluton, lui même en quadrature à Jupiter natal, gouverneur de la mort.

Quant à cette Vénus, plutonisée par le transit, elle s'apprête à rejoindre son maitre, Saturne, dans la maison précisément du trépat.

Uranus qui, dans le thème natal de Raspoutine, se trouve en Cancer en maison IV passe au transit du Noeud Sud en XII natale au carré de la conjonction Lune-Pluton natale, attestant là encore de la sauvagerie des conditions de fin de vie du starets.

Enfin la Lune de ce soir là a transité sans doute depuis quelques heures les Lunes Noires en Poisson en XII - Raspoutine avait pressenti et prédit sa fin tragique - elle applique un carré à Saturne natal qui, en maitre du Destin (maitre du MC) sonne le glas (Saturne présent en VIII).

 

Je note qu'on retrouve ici réunis quasiment tous les éléments astrologiques résumés (en bleu) en conclusion de mon article Que disent les astres de la mort ?.

 

 

Le 26/12/2016, complété le 27/12/2016

 

 

 

 

 

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Date de dernière mise à jour : 29/12/2016